Lundi, 22h, affalés dans le canapé de l’appart’ à Boulogne, JC et Charlotte se regardent : « Ouf, on se pose, enfin ! ». Et oui, c’est la fin d’un vrai marathon (avant l’heure : Jean-Christophe court le marathon de Paris dimanche prochain) dont le but était de récupérer notre CAMPING-CAR !
Tout a commencé un samedi gris d’octobre, jour où – avant de se détendre à Forges-les Eaux en famille – nous avons décidé d’acheter un camping-car ! Direction le salon du Bourget, rencontre expresse avec les Tsagalos (voir sites à découvrir) pour LA signature. Rendez-vous pris en avril.
Nous y voilà, la concession Ypocamp nous appelle le 28 mars : « votre camping-car vient d’arriver, vous pouvez venir le chercher à compter du 6 avril. » Petite phrase anodine ? Oui, sauf que ... la concession se trouve à Vesoul (premier défi : s’y rendre), la zone de gardiennage en Normandie (deuxième défi : s’y rendre) et qu’il faut bien s’entraîner un peu aussi (troisième défi : la prise en main).
1er défi : ...t'as voulu voir Vesoul et on a vu Vesoul...
Première recherche sur le site voyagesncf :
« – Oh, un TGV y va !
– Euh, non, c’est seulement Paris-Dijon
– Et après ?
– Un TER jusqu’à Besançon et un bus jusqu’à Vesoul
– Ah ... »
Finalement, un train intercité part de Paris vendredi à 18h42, parfait ! Allez, les enfants, en route. Ne perdez pas le ticket de métro, donnez la main, Edouard dans le sac à dos, et la valise (remplie de sièges auto !), et le pic nic, et l’ordi (pour les DVD) et l’appareil photo (forcément ...) et le petit paquet fragile pour les Tsagalos qu’on retrouve samedi midi (enfin 14h, mais vous comprendrez plus tard).
Les enfants sont ébahis, encore peu habitués à sortir de chez eux autrement qu’en trottinette, devant le métro qui arrive. Ils comptent les stations, s’assoient par terre, veulent jouer à cache-cache !! Entassés sur la ligne 4, une dame très gentille me propose sa place.
« – vous êtes italienne ? lui demandais-je. Non, espagnole ?
– Si. Soy de Ecuador.
– Oh, me voy a viajar en Ecuador el año próximo con mi familia …
que si patatín, que si patatán
– Charlotte, il faut descendre ! »
Et voilà comment le métro nous prépare déjà au voyage : invitation faite à rencontrer sa famille et celle de son mari à Cuenca, en Equateur tandis que ce couple reste encore quelques années en Espagne pour un doctorat et quelques jours à Paris, profitant des congés de la Semana Santa.
Petite pause plutôt concentrée dans le hall de la gare de l’Est, les enfants voulant à nouveau jouer à cache-cache, quelle idée !
Enfin le train s’affiche, quai n°4 et là, le trip commence ! Je repense aux propos d’Anne-Hélène : « c’est cool, vous aurez un compartiment pour vous, ça va être tranquille » ...
Queue de train, le premier compartiment est déjà bien rempli (quelle idée de s’arrêter prendre des photos toutes les 2 secondes aussi). On change de stratégie et on file au bout du quai, wagon de tête. Génial, un carré, les enfants s’installent, Jean-Christophe cale la valise, on se pose et on lève les yeux, qui s’écarquillent au fur et à mesure qu’on découvre le champ de bataille devant nous : les gens arrivent, comme charriés par une vague invisible, aussi bien du dehors que du dedans ! Mais on est le dernier wagon !
Drrrinnng, le départ ... le couloir est saturé, certains se font déloger car des places sont réservées. Echange de regards inquiets avec Jean-Christophe. Je suggère qu’on déballe le pique-nique histoire de vraiment marquer le territoire mais Jean-Christophe me fait remarquer à juste titre que les gens ne pouvant pas bouger, ceux qui ont eu la chance de pouvoir réserver une place ne sont pas près de pouvoir y poser leurs fesses.
C’est parti pour 3h30 de train, des rigolades, des miettes, des doudous mais pas de dodo.
Vesoul, terminus pour nous. 22h, il y a du monde sur le quai qui disparaît en 2 minutes, un peu comme un flashmob. Un (seul) taxi attend patiemment devant la gare, enseigne lumineuse au rouge. Et oui, je l’ai réservé depuis Boulogne car à Vesoul, on ne travaille pas la nuit, môssieur ... ! Un grand merci à la dame de l’accueil de l’hôtel Ibis pour le tuyau (et pour sa proposition de venir nous chercher si on n’avait pas trouvé de taxi).
La nuit est courte, le réveil matinal, tant chacun est impatient de découvrir l’engin.
9h pétantes, nous sommes tous dehors à attendre M. Jeanniot, patron de la concession, qui nous a gentiment proposé de nous amener à la concession.
Et là, paperasses, poisses et compagnie, rien d'étonnant. ½ heure après, les enfants peuvent enfin libérer les camping-cars d’expo pour découvrir « le camping » comme ils disent.
Timothée est collé aux baskets de Jean-Christophe et de la personne qui nous fait les présentations, ne ratant pas une miette et déjà plus expert que moi sur l’emplacement et l’usage des différents éléments du camping-car tandis qu’Adrien et Edouard dévorent le panier de gourmandises locales offert par la concession.
« Hip hip hip, hourra ! » crient les enfants en cœur au moment où le moteur vrombit.
« C’est dingue, me dis-je, complètement dingue, on a un camping-car ! » J’en ai presque le vertige ... il faut dire, on est haut !
2ème défi : en route pour retrouver ... les vaches rousses, blanches et noires sur lesquelles tombe la pluie...
11h50 : j’appelle les Tsagalos pour leur annoncer notre arrivée d’ici une heure (temps de trajet Vesoul – Besançon). Nous sommes arrivés à 14h, après 4 tours du même rond-point, 2 demi-tours et un détour de 100 km ! No comment ...
Mais là, on se sent bien, à partager un petit verre et à récolter des tonnes et des tonnes de conseils et d’impressions (heureusement que ça ne prend pas de place).
Luc et Corinne encadrent Jean-Christophe qui s’essaie à la manœuvre (demi-tour dans une cour à peine plus large que la longueur du camping-car, et bien sûr ne résistent pas à la tentation de visiter le Tandy 642, très différent du leur, le Tandy 640 !
17h : on s’arrache difficilement de ce lieu accueillant, regrettant d’avoir pris l’option autoroute jusqu’en Normandie plutôt que de prendre notre temps et découvrir la région. On finira bien par ralentir le rythme !
En attendant, roule, roule, roule, rrrronnnn psssiiiiittttt ...
23h : chacun a retrouvé son lit douillet, à l’Argilière, rêvant de paysages vallonnés et d’une bonne nuit dans « le camping ».
3ème défi : ...Dis connais-tu la baie de Somme, entre Vimeu et Marquenterre...
Après la chasse aux œufs de Pâques, les enfants font les stocks et filent se caler dans le camping-car : « alors, on y va ? ! »
Mais oui, tout y est, la vaisselle, le papier toilette, les sacs de couchage et les planches bien sûr. En route pour l’aventure ...
2h de route (et un demi-tour plus tard, décidément ...), nous avons trouvé notre nid du soir, au bout d’un chemin qui mène au marais du Crotoy.
Nous nous offrons une petite promenade revigorante (il fait froid, le ciel est couvert et le vent souffle), les pieds dans le sable et la tête dans la capuche. Pendant ce temps, la soupe à la tomate se réchauffe doucement, distillant son odeur sucrée dans le camping-car.
Tandis que nous dinons, les enfants détendus et les parents hyper stressés, imaginant les parois en tissu blanc se teinter de façon disgracieuse au fur et à mesure des repas, quelqu’un frappe à la porte. La discussion sera brève mais cordiale et efficace : l’homme, un habitué, nous avertit que des contrôles sont fréquents la nuit pour déloger les camping-cars. Il nous conseille de nous installer 2 mètres plus loin, juste avant le panneau d’interdiction de stationnement. Ce qu’on fait le ventre rempli et la vaisselle propre. Bonne nuit !
VrroOOOOUUUUUUUMmmmmmm. 7h du matin. Que se passe-t-il ? Où suis-je ?
Le temps d’émerger, nous découvrons les tracteurs qui se succèdent pour déposer les pêcheurs à pied, au taquet pour fournir aux visiteurs gourmets du Crotoy coques et moules toutes fraîches pour le déjeuner.
Nous prenons notre temps cette fois, admirons un faisan et des chevaux de passage, des lapins aussi dans les dunes, avant de retrouver la civilisation et les démonstrations de désapprobation de la population locale face à l’envahisseur qu’est le camping-car. Heureusement, gâtés par la bienveillance d’un grand nombre de personnes depuis le début du week-end, notre bonne humeur n’est pas entamée.
Après une après-midi très calme (voir Ma (première) session 2012 au Crotoy), le bal des retours commence jusqu’à Boulogne.
C’était trop court ... Plus que 4 mois avant le départ !
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