La plage est couverte d’ailes de kite (des sportifs occidentaux) et les chaises du petit bar bien implanté sont occupées par des brésiliens en week-end, lascifs et joviaux.
L’italien qui tient le centre de kite n’est pas très chaud pour que nous dormions sur place (il faut dire, il a des copains qui tiennent des restos à touristes en ville) mais le serveur est pour le moins rassurant : deux gardiens sont présents toute la nuit sur le site. Nous y bivouaquerons donc avec notre ange gardien - le serveur - qui viendra nous saluer tous les matins et tous les soirs, accompagné de sa bicyclette sans phare (nous lui offrirons une frontale à moulinets pour s’éclairer, et lui des galettes de tapioca, une spécialité locale, à tartiner car c’est un peu fade).
La mer est plate à marée basse, enfermée par des récifs qui forment, à marée haute, une belle vague pour les waveriders (jusqu’à 3m lorsque le vent est side) puis plus agitée lorsque la mer monte. Les enfants se régalent à creuser des piscines et élever des barrages – à la stupéfaction des brésilien(ne)s – et aussi à rattraper dans l’eau les sacs plastiques provenant d’on ne sait où ! (voir les déchets, tous concernés !).
Il est clair que le kitesurf est roi sur ce spot mais nous arrivons sans peine à y faire notre place. Il faut dire que nous sommes les premiers sur l’eau le matin !
Je sors en 4.2 et me régale. Il n’y a pas à dire, rien de tel qu’une bonne session douloureuse (voir Icaraï) pour progresser. Puis en 3.7 et le vent forcit, waouhh !! Je suis catapultée, plouffffff....
Jean-Christophe navigue en 5.3, va chercher la vague et nous gratifie de quelques sauts de crapauds qui laissent présager de belles photos dans quelques temps ! Une tortue s’est même laissée séduire et s’est montrée. Il est revenu rêveur.
Timothée aussi rêve ... de kite ! C’est bien parce qu’il faut peser un peu plus lourd (autour des 40kg) qu’il ne s’y est pas frotté, mais ça ne saurait tarder.
Nous sommes ici comme un peu coupés du Brésil que nous avons connu : simple, populaire, vivant. Il s’agit d’un spot, tout simplement, où l’on fréquente des sportifs et s’échange des rallonges, où des locaux viennent boire des aqua de coco avec ou sans smirnoff, en voiture ou en hélicoptère, selon les moyens...
La fin de la côte Nord du Brésil ... le monde s’ouvre à nous : Fortaleza !
Taïba
PS1 : sur les conseils de François de Hyères, nous ferons finalement une halte à Taïba, le temps de nous laisser bercer par la langueur locale, de goûter une crêpe de Cécile (Pousada Villa da praia) et de tester le spot (sans grand succès en 5.3 car vent faible) avant de parler voyage pendant des heures avec Jean-Luc et Nadia, de brésiliens français ou français brésiliens, on ne sait plus trop qui tiennent un restaurant très sympa (Volta ao Mundo) après avoir traversé les Amériques, du Canada à Ushuaïa en camping-car, il y a 15 ans.
PS2 : Fortaleza a été traversée en quelques heures, juste le temps de dévaliser un hyper marché et une banque, et d’être ébahi par un shopping center où nous avons trouvé des maillots de bain pour les enfants (chez C&A, c’est bien la peine d’aller si loin !). Fortim – où nous avons passé la nuit – valait sans aucun doute bien plus, ville animée et joyeuse en ce jour (ou plutôt nuit) de la fête du saint patron de l’église.