Il faut dire, Jericoacoara était le centre de toutes nos esprits obsédés par la perspective de découvrir enfin ce spot mythique du bout du monde.
Finalement, on est loin du petit village de pêcheurs qui caractérise les côtes du Ceara. Un laissez-passer est exigé à l’entrée de la réserve naturelle (10 reals) pour faire entrer el niño dans le royaume du windsurf.
Et nous voilà à déambuler dans les « rues » ensablées, bordées de pousadas coquettes et très ethniques de la plus simple à la plus chic, et de magasins d’havaïanas.
A Jeri, la vie est simple et ressemble un peu à l’image baba cool que je me fais des années ’70 : une communauté paisible, heureuse, presque insouciante. Ce mot est sans doute une insulte à toutes ces personnes qui vivent du tourisme et viennent grappiller quelques réals en vendant des robes en crochets ou des brochettes de viande (succulentes) pour 3 reals (1,2€) à la tombée de la nuit.
Pourtant, la vie est tellement coooool ici !
Tous les ingrédients sont réunis pour faire plaisir au windsurfeur :
- Du vent montant crescendo,
- Pas de récifs, que du sable
- Une eau bien chaude et une caïpi bien fraîche à la sortie !
Partant de là, le planning de la journée se met assez vite en place :
7h30 : Cafe da manha (petit déj) composé de jus de fruit locaux (nectar de caju, prune de cythère et jus de passion) et toasts grillés dans le four, la classe !
7h50 : Rencontres.
Aujourd’hui avec Fabio et Jamiz, des voisins « de palier » ! Le premier a une pousada. Il parle français pour avoir été prof de ski en Suisse. Il est marié à une Argentine baroudeuse qui nous donnera plein de conseils pour la suite de notre voyage. Le second est d’ici, évidemment moins loquace mais vraiment sympathique. Il nous offre la possibilité de nous délester de nos matières organiques inutiles...
Hier, on improvisait le troc avec notre voisine de gauche : bouteille de vin auvergnat contre un plein d’eau. Demain, découverte de l’école de nos petits voisins de droite dont les parents nous ont proposé l’accès à leur « jardin » (de sable) au cas où la police ferait du zèle.
8h : leçon de planche pour Tim (leçon 1 : porter sa voile, leçon 2 : se diriger) sur glacis. Il maîtrise avec sa voile de 2 m2 et Jean-Christophe veille avec 40m de cordelette fixée à l’arrière du board.
1Oh : le vent a monté, je suis sur l’eau et louvoie entre les cours débutant en 4,7 ou plutôt compte sur les doigts d’une demi main les bords que j’ai pu tirer avec ma nouvelle planche toute petite (115L) !!! Demain, je mets 4,2 et ça va mieux.
11h30 : la tribu affamée dévore une salade de riz maison.
14h : première sortie de JC en 4,2, complètement à la rue ! Souvenirs au tibia et à la cuisse à la suite de quelques catapultes sévères sous 30-35 nœuds. Deuxième sortie toujours en 4,2, beaucoup plus aérienne ! Pendant ce temps, Timothée s’exerce à la géométrie en dessinant le drapeau brésilien.
16h : sieste écourtée. Un français (breton) surgit et trippe à mort le camping (surnom donné au camping-car par Adrien) ! C’est également le cas d’Amanda et Filip, des brésiliens enfumés à la marijuana qui pile devant le camping-car avant de faire marche arrière : « sou curioso »... Le pétard circulerait si nous n’étions pas des parents raisonnables !
18h : coucher de soleil sur the dune de Jericoacoara
18h05 : 1ère caïpirihna devant une démonstration de Capoeira (grands et petits sont de la partie)
18h15 : 2ème caïpirihna ...encore 3 ou 4 rencontres. Mon brésilien se développe à vu d’œil
22h : extinction des feux. Délai d’endormissement : 3,5 secondes.
Ici, les gens sont gentils, accueillants, vous abordent sans vous forcer la main. Les locaux semblent en osmose avec l’évolution de leur village, y participent de bon cœur, conscient de la chance qu’ils ont de pouvoir améliorer leur sort dans l’état le plus pauvre du Brésil (paraît-il). Les touristes sont brésiliens surtout, mais aussi étrangers.
Ah zut, j’ai encore oublié de parler de Belém ...