Tout commence à Matanzas. Nos amis, les « cap de tout ! » (www.memepascap.fr), nous font la surprise d’arriver 15 min après nous après 1 mois de séparation. Effusions et cris d’enfants, négociations de stationnement et verres au bar de Marvento, un restaurant surplombant le terrain de jeu des windsurfeurs du coin.
En attendant le vent, nous décidons d’aller découvrir un peu le coin. Jean-Christophe mène la danse, tant les spots de windsurf pullulent dans le coin et nous emmène à la Vega de Pupuya.
Petit spa naturel en attendant le vent...
Après une exploration pédestre et quelques conseils de locaux, nous empruntons une petite piste, les « mêmepascap » devant (leur camping-car est beaucoup plus maniable et propulsion, c’est-à-dire que les roues arrière poussent).
Ils passent la côte qui mène à notre projet de bivouac et sont déjà en train de lier amitié avec Pathy et toute sa famille tandis que nous, ben c’est pas aussi évident... Première tentative : vroum vroum, tout droit et pouf, on s’arrête. Pourtant, la pente n’est pas raide mais tellement mauvaise que el nino (notre camion) refuse d’aller plus loin.
Deuxième tentative ... suspens .... Jean-Christophe appuie sur l’accélérateur, les enfants encouragent la machine en cœur, le moteur vrombit ... mais une fois de plus, notre poids lourd peine dans les trous de cette petite pente ! Bon, allez, une nouvelle tentative avec les conseils de Pedro, le mari de Pathy, qui a fabriqué des camping-cars et son ami, conducteur de colectivo (bus public). Femme et enfants descendent, Typhaine filme l’événement, impossible de céder si près du but ! Jean-Christophe se lance, debout sur l’accélérateur mais cale à mi-pente ... et voilà que la belle solidarité commence : Bruno, Pedro et son ami poussent notre 4 tonnes et cette force fut sans conteste la meilleure des propulsions !
La preuve en vidéo : cliquez ici
Ouf, nous voilà installés à deux pas de la plage, profitant du coucher de soleil sur la mer, unique malgré la variété dont nous avons déjà pu profiter.
Et soudain, brisant le silence, la poésie du moment, vrombit un moteur de 4x4 comme on en croise souvent. Aïe aïe, le propriétaire de notre petit enclos de rêve serait-il opposé à notre installation de romanos ?
Contrairement à toute attente, le conducteur parle français. Il s’appelle Nino et nous présente sa future femme Anna-Luisa ainsi que son neveu avant de nous raconter qu’il connaît Pedro et qu’ici, on l’appelle el francès. Il faut dire qu’il a passé 40 ans en France, sauvé de la dictature chilienne alors qu’il avait 23 ans.
Evidemment, il est adorable, aussi souriant que ses amis. Il nous invite chez lui, de l’autre côté de la plage, pour la « once » (diner léger précédent souvent une petite soirée plus ou moins alcoolisée) dans quelques jours et nous propose tous les services dont un voyageur pourrait rêver.
La Vega de Pupuya est un havre de joie et de sourire, pourtant en apparence si « normal ». On nous a tellement dit que le Chilien était réservé que nous avons l’impression d’être dans un autre univers.
Pathy nous offre sa machine à laver alors que sa maison a un sol en terre battu, Pedro nous remplit les bidons d’eau potable et nous offre l’apéro tandis que l’électricité est coupée de 21h à 22h pour alimenter les villas des riches vacanciers près de Matanzas, les villageois croisés sur la plage nous font découvrir avec un large sourire les crustacés fraîchement ramassés mais surtout, surtout, Daniela (la fille de Pedro et Pathy), nous offre l’expérience UNIQUE de dormir à Topocalma !
Topocalma est un peu le mythe du windsurfeur français qui se caille dans l’Atlantique, sur la côte française du Nord au Sud, en attendant la vague, Topocalma est le rêve du pro qui vient s’offrir une session plaisir entre un shooting à Hawaï et une compèt à Gran Canaria, Topocalma est tout simplement l’endroit où habitent les parents du petit copain de Daniela... Et autant vous dire que ça tombe bien car cette plage tant désirée n’est accessible qu’après 1h30 de route (50km) et la traversée d’une hacienda privée totalement interdite d’accès une fois la nuit tombée. « Et oui les amis, si vous souhaitez rester, il faudra bivouaquer sur la plage, accessible uniquement en 4x4 bien entendu ! ». Et En plus, nous sommes deux camping-cars !
19h sonne, Daniela nous fait signe. Nous laissons passer le cavalier qui semble faire un contrôle routinier de la propriété et avançons à pas de loup jusqu’à la barrière et nous filons nous cacher derrière les baraquements de nos charmants hôtes !
La nuit fut délicieuse et le retour sur la plage à 10h un rêve dont Timothée pourra témoigner !
Ce jour-là, JC n’eut finalement pas la chance de naviguer mais il rencontra quelques windsurfeurs qu’il n’oubliera pas de sitôt : Victor Fernandez, Klass Voget, Arthur Arutkin et Cisco sont également venus tenter leur chance avant de retourner dare-dare à Matanzas profiter de la fin de journée.
Jean-Christophe reviendra quelques jours plus tard, en compagnie d’un chilien, se régaler en 4.2.
De retour à la Vega de Pupuya, la fête nous attend ! Nino et sa femme nous accueillent chez eux, un véritable havre de paix offrant une vue splendide sur la baie.
Les enfants se régaleront de virée en 4x4, de frites maison et de musique autour du feu tandis qu’entre adultes, nous partagerons spécialités locales et points de vue socio-politiques, les drapeaux français et chilien en fond.
Nino aime la France du plus profond de son cœur, quelque chose de touchant et de réconfortant. Et moi, après cette rencontre unique, il n’y a plus de doute, j’aime le Chili !
Quelques images de bons moments !