Pour aborder une grande ville comme Buenos Aires, rien de plus facile que d’envoyer un mail à des amis qui y habitent. Compréhensifs (nous sommes devenus un peu sauvages après 10 jours passés, en Uruguay, en pleine nature), ils nous proposeront une approche en douceur et nous donneront rendez-vous à Lujan, à 1h de la capitale, pour s’acclimater au rythme argentin.
C’est donc plein de curiosité que nous arriverons la veille, à proximité du lieu de rendez-vous. Et surtout confiant car nous avons compris, après 4 mois de voyage, qu’il y toujours quelqu’un pour nous tendre la main ou nous indiquer la direction à prendre.
A Lujan, c’est un argentin qui clignera des yeux en nous voyant et nous accompagnera sur un terrain apparemment approprié pour passer la nuit en sécurité, à deux pas du centre ville. Nous avons la soirée pour découvrir les lieux ... et nous ne serons pas déçu !
Au coin de la rue, une animation particulière attire notre attention et nous nous trouvons projeter dans le monde du rallye auto, petit modèle du Paris-Dakar. Les enfants seront ébahis de voir les engins et leurs équipements, ainsi que les camions et camping-car qui les accompagnent, tous stationnés sur un terrain de rugby, sacrifié pour l’occasion.
Mais la musique vient d’ailleurs, et il ne faudra pas aller bien loin pour découvrir un stade de foot en ébullition avec l’équipe locale en pleine action, ou plutôt devrais-je dire les supporters, beaucoup plus agités que les joueurs sur le terrain. Après négociation et enfants sages sous les yeux, les policiers accepteront de nous laisser entrer dans cette fournaise à ciel ouvert. Et là, ... (c’est mon premier match de foot, l’émotion est forte !) de la musique, des sifflets, des cris, des insultes, des enfants, des adultes, des tambours, des grillages (même au niveau du bar), des barbelés, des policiers, des buts, des chants, de la joie et de la bonne humeur, de l’hystérie, ça fait quand même un peu peur !
Timothée en redemandera mais la raison nous amènera à quitter les lieux un peu avant la fin et à nous glisser dans la peau d’un touriste « normal » qui va visiter la Cathédrale, haut lieu de pèlerinage où même le Pape Jean-Paul II est venu bénir les fidèles.
L’ambiance de la ville est paisible, le week-end s’annonçant doucement, et à 20h, l’apéro est tout juste entamé ! A 22h, nous croiserons des mariés et leur famille, bolivienne, en tenue traditionnelle, se dirigeant vers la Cathédrale. Nous nous arrêterons un instant devant le podium du rallye installé sur la grande place pour récompenser les meilleurs et présenter la course du lendemain. Nous accomplirons notre devoir de bons parents en poussant les enfants sur les balançoires du jardin public.
Et en rentrant, nous nous dirons qu’il n’est pas très raisonnable de laisser le camping-car devant une église évangéliste couverte de ballons de couleur et qui s’apprête manifestement à fêter Jésus toute la nuit !
Alors, nous nous laisserons doucement déporter vers le stade de rugby et discrètement, nous nous garerons derrière un camping-car, espérant que notre petit autocollant Dakar fraîchement collé nous permettra d’être assimilé au groupe.
Pour nous réveiller, le lendemain, au son des oiseaux qui chantent, bercés par une petite brise, ... seuls sur le stade déserté dans la nuit !
Cette journée sera bien entendu des plus agréables : chaleureusement accueillis par Renaud et Karina dans une superbe demeure avec piscine, nous savourerons un asado (barbecue) d’une viande très savoureuse (l’Argentine est connue pour cela n’est-ce pas ?).
Ce n’est que le lendemain, repus et confiants après les multiples conseils pour visiter la ville, que nous nous dirigerons vers Buenos Aires !
Pour un petit diaporama de Buenos Aires, cliquez ici