Que tu sois windsurfeur, surfeur ou aussi kitesurfeur, freerider ou waverider, pro ou débutant, et gourmet aussi, voire même intéressé par la culture péruvienne, ce petit catalogue est fait pour toi !
Nazca, un mythe à vous mettre la tête à l’envers
Quand tu viens de Cuzco et que tu prends la route jusqu’à la mer, tu passes forcément par Nazca, ville poussiéreuse qui marque la fin des montagnes (enfin !) et le retour du sable : c’est le désert !
Et quel désert ! Dire que des gens ont vécu là, se battant pour avoir accès à la source d’eau, invoquant les dieux à coup de sacrifices humains, les implorant sans grand succès... La civilisation de Nazca a disparu mais elle a laissé une signature impressionnante par sa taille et son mystère.
Afin de mieux l’appréhender, nous te recommandons un petit tour en avion au-dessus des fameuses « lignes de Nazca » (survol de 1 heure ou 2 heures selon l’itinéraire choisi).
Précisions d’importance :
- C’est cher mais ça vaut le coup !
- Et surtout ça secoue ! N’oublie pas ton sachet en papier car les virages sur l’aile pour te permettre de voir au mieux les lignes laissent des traces…
Témoignage de Timothée, 8 ans :
« Waouh, les lignes sont dingues ! J’ai bien aimé la baleine et le cosmonaute. Après, j’ai eu trop mal au cœur. L’avion, c’est trop horrible ! ».
En voilà un qui confirme son ascendant terrien tandis qu’Adrien, lui, était heureux comme un roi d’avoir la tête dans les nuages.
Et maintenant, direction le Pacifique !
Playa Atenas, un plaisir solitaire
Voici un spot idéal pour les débutants ou les fans de slalom, situé au fond de la baie de Paracas, dans la réserve naturelle. Vent side de SSO parfaitement régulier et pas une vague pour rider ce plan d’eau.
La plage est couverte d’oiseaux qui s’envolent au passage de la planche qui fuse par vent de 15 à 20 nœuds tous les après-midi (il paraît que c’est encore mieux pendant l’été, de décembre à mars).
Pas un chat, si ce n’est Miguel et sa fille Marysol qui servent dans leur paillotte des conchas al carbon (noix de St Jacques au BBQ) et du ceviche de corvina (poisson cru mariné) le week-end, pour les rares touristes qui s’aventurent jusque-là. Si tu préfères les cuisiner toi-même, alpague les pêcheurs qui s’approvisionnent dans la baie, sous tes yeux (10 soles la douzaine) !
En prime, tu as un bivouac de rêve, calme comme en plein désert (tu ES en plein désert) sans danger d’après Miguel qui vient là depuis 55 ans (il habite à Pisco, à quelques km de là). La proximité du port, hautement surveillé, et la présence – paraît-il – d’un gardien pour les embarcations de pêcheurs nous ont permis de dormir sur nos deux oreilles 3 nuits d’affilée.
Bref, une mise en bouche des plus savoureuses.
Si tu y passes, n’hésite pas à ramasser quelques déchets, comme nous !
La « Surfrider attitude »
NB : pour ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir bivouaquer, le rendez-vous des pro de la glisse se fait au niveau du phare (il s’agit en réalité d’une maison construite sous la forme d’un paquebot) tout au bout du village de Paracas, juste avant le début de la réserve naturelle. Tu rencontreras quelques planchistes RSX en préparation pour les J.O. et des kiteux de tout poil (location et cours possibles).
Zarate, à tes risques et plaisirs
Voici un spot un peu plus « vague » à la réputation sulfureuse.
Toujours dans la réserve naturelle de Paracas mais vers le sud cette fois, bien plus loin que la « cathédrale » de pierre qui offre un beau point de vue sur les falaises et l’océan, emprunte une des pistes qui part sur la droite et aventure-toi jusqu’à la mer. Tu y découvriras une anse sauvage, rare plage sur cette côte de falaise, fréquentée uniquement par quelques pêcheurs.
Tandis que certains nous garantissent la tranquillité, d’autres sont là pour vous rappeler des faits anciens peu encourageants (agression à main armée).
Témoignage : Un « RV raté » avec un spot prometteur, Jean-Christophe, windsurfeur
« J’avais très envie d’aller sur ce spot après plus d’un mois passé dans les montagnes. Un kitesurfeur local m’avait proposé de nous accompagner mais il a du finalement renoncer. On a décidé d’y aller tout de même et le spot faisait vraiment envie : des petites vagues et un bon vent SSO qui entrait en force (20-25 nœuds).
Les moutons étaient là mais les pêcheurs étaient partis...
L’isolement nous a un peu effrayé et on a finalement plié bagages sans tester le spot. Pourtant, 10 minutes plus tard, on a croisé des kitesurfeurs en provenance direct de Kaui ! Mais le moral était entamé … On est retourné à Playa Atenas. Les kiteux, eux, se sont régalés paraît-il ! »
Morale de l’histoire : le mieux est d’être accompagné. Pour le reste, tout est une question de circonstances.
Pacasmayo, LA vague qui rassemble
Ferme les yeux, imagine :
Après 24h d’avion, 10h de bus et 20 minutes de moto taxi (ou bien 2 jours de route si tu viens de Paracas en camping-car), tu arrives enfin sur la plage d’El Faro, à Pacasmayo.
Le soleil te réchauffe, la brise, parfaitement side off, te caresse le visage... la vague t’émerveille. Elle est grande et longue, très longue et déroule sur près de 1 km, depuis la pointe jusqu’à ton hotel, El Faro Adventure Resort, situé juste en face du spot.
Ouvre les yeux, tu y es !
Le vent, début mai, tourne autour de 15 nœuds (début de la saison). Les surfeurs sont ravis, les kites sortent en 12m (on a retrouvé Mark de Kaui !) et les planchistes en 5,3 – 85/90L (on a retrouvé notre ami Luiz le Brésilien pour la 3ème fois !!).
Pour que ce ne soit pas qu’un rêve, dépêche-toi de réserver car la vague pourrait ne plus être si la ville et la région confirment leur volonté de construire un port justement sur la pointe. Sinon, il te restera toujours les sites archéologiques du coin : le célèbre Chan Chan ou la Huaca del Sol, magnifique témoignage de la civilisation Moche.
Lobitos, playa escondida
Voici un spot unique où les surfeurs se signent entre deux étirements, face à la mer ponctuée de plateformes pétrolières et dos au désert aride qui nous poursuit depuis Santiago du Chili !
L’infrastructure est minimaliste mais tu trouveras toujours sur la plage un vendeur de pain, de poisson ou d’empanadas ou même une moto-taxi pour t’emmener pour quelques soles à Baterias, spot situé un peu plus haut sur la gauche, où il fait bon (wind/kite)surfer la vague lorsque le vent te fait le plaisir de ne pas être trop side off.
Témoignage : Mark, kitesurfeur hawaïen, surnommé 911 (numéro d’urgence aux US) par ses amis
« J’ai rencontré des frenchies très sympathiques qui faisaient un tour des spots d’Amérique du Sud, quelque chose d’incroyable ! On a sympathisé et ils m’ont emmené à Lobitos depuis Pacasmayo. En chemin, j’ai découvert la vie péruvienne comme jamais grâce à mon poste d’observation à l’avant du camion. Le déplacement m’a permis aussi de connaître le spot de Baterias où j’aurai bien tenté un down wind jusqu’à Lobitos mais le vent était trop side off et trop faible. Je suis resté sur la vague de Lobitos mais il y avait pas mal de surfeurs dessus. J’ai préféré retourner à Pacasmayo pour mes derniers jours de vacances. »
Le photographe ayant malencontreusement perdu ses négatifs, il ne sera pas possible d’exposer en images tout le talent de Mark tentant de ne pas embrocher son aile sur le ponton de Lobitos, ni Charlotte faisant héroïquement du surf dans les mousses ou Adrien apprenant au personnel de l’agence de pub venue tourner un spot sur la plage comment éviter que ses déchets s’envolent en les plaçant tout simplement dans un sac poubelle, gracieusement offert pour l’occasion...
Mancora, où le surf s’offre aux enfants
Voici une petite station balnéaire vivante et accueillante où le voyageur bab’ croise le local à cheval, où le vacancier touriste regarde d’un drôle d’œil les fêtards endormis sur la plage, les pieds mouillés par l’eau enfin chaude du Pacifique !
Autour dire qu’y aller en mai n’est pas la meilleure saison pour pratiquer les sports nautiques : la vague est petite et le vent faible. On nous a juré qu’il en était autrement pendant la haute saison (janvier à mars).
Il y en a cependant pour qui l’occasion sera trop belle de ne pas buller sur la plage : les enfants. Ceux-ci sont pris en charge par des hommes poissons tout disposés à leur apprendre le surf, quelque soit leur âge, leur niveau de natation et leur maîtrise de l’espagnol !
Admire le spectacle :
Si après ça, tu n’es pas tenté par l’aventure péruvienne, il te reste toujours les dominos bien au chaud après une bonne journée de boulot !
Tchao.