Lundi (12 novembre) : lever de soleil et session de surf à Praia do Rosa, c’est zen. Les surfeurs arrivent sur la plage, les uns à la suite des autres, comme des parisiens se suivent dans le métro. Assouplissements, signe de croix et on se jette à l’eau. Une caméra est là pour filmer les exploits des locaux qui ont la chance de surfer l’une des plus belles vagues du Brésil.
Jean-Christophe se lance, discrètement (pas tant que ça, c’est le seul mini malibu du Brésil je crois, deux fois plus long qu’un shortboard) et nous ne le reverrons qu’une heure après, resurgissant de derrière les rochers, très humble ...
De quoi se mettre en jambe avant de reprendre la route ... ou plutôt la piste ! Le GPS indique une traverssia perigosa mais le Brésilien nous oriente toujours dans la même direction alors nous y allons de bon cœur. Au bout du chemin, le sable ... la plage ! Nous voilà à Ibiraquera, arrivés par la petite porte.
C’est d’un calme ! Trois pousadas battent matelas et oreillers après le week-end et nous tournons en rond à la recherche du clube Kauli Seadi. Peine perdue, il n’existe plus mais le windsurf y est tout de même bien ancré, pour preuve l’affiche du Ibiraquera Wave Contest qui s’est tenu un mois avant (et qui trône désormais dans notre camping-car).
Nous élirons finalement « domicile » devant la maison de José, un brésilien qui était à Paracuru en même temps que nous 2 mois auparavant ! Il nous donne tous les bons tuyaux du coin et le premier sera les spots à fréquenter par vent de sud : praia da vila (à Imbituba), à quelques km de là, ou tout simplement le lac situé à 300 mètres.
Priorité à la dame, nous sortirons côté lac : disons plutôt que nous sortons la table, le vélo, la canne à pêche, le ballon de foot, la cuia de maté et les transats ... mais pas de planche, il y a pétole !
Mardi : Nous voilà de retour sur le lac. Une petite brise orientée Sud Sud Est souffle, un peu irrégulière mais on n’est pas bégueule. Le cadre est superbe et j’ai pied presque partout, très pratique vu le nombre de chutes et le poids de la voile. Je perfectionne mon beach-waterstart pendant que Jean-Christophe tire des bords (en 6.2 et 90L) au planing à donf’ entre oiseaux et pêcheurs.
Bref, une petite session juste de quoi nous donner l’eau à la bouche. Le vent devrait tourner Nord Est demain et offrir de belles sessions de vagues en mer. En attendant, on savoure le paysage au bout du lac, au soleil couchant.
Mercredi : No wind ! La journée passe ...
Nous en profitons pour faire le plein à l’épicerie : appât pour les poissons, crevettes pour les humains, et de quoi faire un gâteau à l’orange réconfortant (nous avons un four dans notre palace !).
Mais à peine sortie, je découvre Jean-Christophe en grande conversation avec une jeune femme qui propose aux enfants de venir jouer chez ses parents avec son fils. Début d’une soirée animée : apéro, hot-dog maison, telenovela avant d'entamer une grande discussion autour d’un cafezinho avec les occupants de la petite maison d’à côté qui viennent d’arriver pour le long we (2 jours fériés en raison de la proclamation de la République). Très sympathique !
Jeudi : il pleut, il pleut, il pleut .... il pleut, il pleut !
Un vrai temps de novembre ;)
Pas de problème, nous avons de la ressource : grasse mat’, déjeuner crêpes à la bretonne et parties de Bang effrénées, sieste et devoirs.
Une éclaircie nous permet de mettre le nez dehors et de rencontrer des français de Curitiba qui sortent leurs petits fauves, comme nous. Grâce à eux, nous rencontrerons une petite légende : Yann Rifflet, ce français qui a adopté le Brésil et a fortement inspiré notre itinéraire, à la lecture des Wind retraçant ses périples au Brésil, en Uruguay et en Argentine.
Vendredi : du vent ? Que nenni ... que c’est long !
De dépit, j’emporte un sac poubelle Initiatives Océanes 2012 de Surfrider Foundation Europe pour ramasser deux trois déchets qui stagnent aux abords du lac, à l’endroit où il rejoint la mer. C’est vraiment histoire de ... car la plage est propre et le village aussi. Les enfants retrouvent les copains de la veille et partent ensemble à la pêche aux crabes, pataugeant dans l’eau tandis que les pêcheurs restent placides. Jean-Christophe s’est offert un jogging et une session de surf, de quoi se défouler.
Samedi : le soleil enfin, mais du vent, aucune trace !
Je n’en peux plus, je suis de mauvaise humeur et les enfants en profitent pour me faire tourner en bourrique : je n’arrive pas à prendre Jean-Christophe en surf, Edouard jette du sable sur mon appareil (arrrhhh, sacrilège !) et ma tentative de streching sur une serviette de plage évidemment tombe à l’eau quand Adrien et Timothée se chamaillent pour la pelle en métal. Je décide alors d’observer la faune locale, activité assez amusante en vérité.
Dimanche : Une semaine qu’on est là ! Windguru nous a promis du vent pour aujourd’hui et il ne s’est pas trompé. 8h, à peine le temps d’ouvrir l’œil, et nous sommes au lac pour que je me jette à l’eau. Session de 2 heures très sympa en 5.3 pas trop étarquée car le vent n’est pas encore très fort, bientôt rejointe par d’autres planchistes qui sortent les voiles de slalom et tailladent le lac. Un local me prête même son SUP, on peut dire que j’ai planché. Le sourire est revenu !
Après la pause déjeuner, et 700m plus loin, c’est Jean-Christophe qui se fait plaisir en 4.7 et 76L sur une mer bien exposée avec quelques vagues. 2h de nav’ non stop.
Dire que demain, ils annoncent pareil !
Lundi : Allez, on reste une journée de plus, les conditions sont trop bonnes.
Même schéma, presque la routine, délicieux : lac le matin en 5.3 bien étarquée cette fois, mer l’après-midi et ça dépote : Jean-Christophe sort en 4.2 et n’arrive pas à passer un jibe au fond tant le vent souffle. Il se régale sur des vagues moins hautes que d’habitude, mais bien suffisantes pour s’envoyer en l’air.
Waveriders : Yann Rifflet et Jean-Christophe Dekeyser
La prochaine fois, on reste un mois !